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Infolettre novembre 2024

Photo du rédacteur: Anik PelletierAnik Pelletier

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Tu m'en diras tant! L’infolettre qui s'intéresse à tout ce qui touche la langue.


Tu m'en diras tant!

Novembre, le mois le plus déprimant pour bien des gens. J’avoue qu’il a plutôt mal commencé avec les résultats des élections états-uniennes. Une véritable farce, qui nous fait rire jaune et nous donne un avant-goût de ce qui attend probablement le Canada aux prochaines élections fédérales.

 

Et parlant de farce : l’Académie française a enfin publié une nouvelle édition de son dictionnaire. La première depuis 1935 et la neuvième depuis sa création en 1635. Je vous invite à consulter cette publication LinkedIn où l’auteur analyse certaines définitions proposées par l’Académie. Je crois que je vais continuer avec Le Petit Robert, Antidote et Usito, merci.

 

De son côté, le Commissaire à la langue française du Québec a publié différentes études sur l’état du français dans la province. Ses constats ne sont pas pour nous réjouir non plus, mais certaines données sont éclairantes. J’en parle plus bas.

 

Cependant, je ne veux pas alimenter la morosité ambiante. Il faut se retrousser les manches et faire front commun. La justice sociale a besoin de nous. J’ai la chance de pouvoir explorer des sujets comme la responsabilité sociale, l’accessibilité universelle et l’inclusion sous toutes ses formes. Et d’en vivre. Je suis extrêmement chanceuse, et c’est pourquoi je prends position pour ces causes quand j’en ai l’occasion.

 

Vous me connaissez, j’ai une approche pragmatique et dosée. Mais il m’arrive d’avoir une folle envie d’aller bloquer un pont pour essayer de brasser la cage à ceux et celles qui ralentissent le groupe, pour rester polie. Ça me fait penser : avez-vous vu le documentaire La bataille de Saint-Léonard? Je vous le recommande fortement si vous voulez mieux comprendre la situation linguistique au Québec depuis les années 1960. On y présente les deux côtés de la médaille et c’est ce qui rend l’œuvre si intéressante.

 

Bon, je retourne à mes projets, dont je vous parlerai davantage dans la prochaine infolettre.

 

Bonne lecture!

 

Anik

 

Dans l’actualité

 

Des données sur l’utilisation de la langue chez les jeunes

 

Le Commissaire à la langue française a récemment publié des études complémentaires sur la situation du français au Québec. Il se penche sur différents aspects, comme la langue parlée au travail et l’utilisation du français et de l’anglais chez les plus jeunes générations. J’ai trouvé les données et explications sur les jeunes particulièrement intéressantes. Alors, comment le Commissaire explique-t-il cette augmentation de l’utilisation de l’anglais chez les jeunes, notamment au travail?

 

Les facteurs sont nombreux et variés. D’abord, on retrouve une partie de l’explication dans le niveau d’éducation. De nos jours, davantage de jeunes font des études postsecondaires et occupent des postes professionnels. Ainsi, la maîtrise de l’anglais dans de tels postes est plus souvent exigée par les employeurs. À tort ou à raison.

 

Ainsi, 84 % des personnes sans diplôme parlent français au travail, alors que 70 % de celles ayant un baccalauréat s’y expriment en français. Et alors que 84 % des membres du personnel parlent français au travail dans les secteurs majoritairement nationaux, la proportion baisse à 62 % dans les secteurs à forte présence de multinationales.

 

De plus, on constate une augmentation du poids démographique des jeunes anglophones, notamment ceux et celles issus de l’immigration. Or, les personnes issues de l’immigration utilisent plus souvent l’anglais au travail. Les principaux écarts dans l’utilisation du français ou de l’anglais sont donc liés au profil linguistique de ces jeunes.

 

Le recul de l’utilisation du français par les jeunes est aussi lié au contexte. Depuis plusieurs années, on assiste à des transformations économiques liées à l’évolution du travail, des transformations démographiques dans la région de Montréal et des transformations numériques liées à l’arrivée de diverses plateformes où l’anglais prévaut.

 

Je le dis depuis longtemps : les employeurs ont une grande part de responsabilité dans la préservation du français au Québec.  

 

Capsule vidéo : les anglicismes, la suite

Je réponds à la question : les anglicismes, est-ce si grave?

 

 

Astuce écriture inclusive

 

J’ai pratiquement abandonné les doublets abrégés. Pourquoi? Pour plusieurs raisons, notamment pour des questions d’accessibilité. Depuis quelque temps, je m’intéresse tout particulièrement à l’accessibilité universelle. Et malheureusement, les doublets abrégés posent certains problèmes pour les lecteurs d’écran, qui sont utilisés par de nombreuses personnes avec des incapacités visuelles.

 

Je suis tombée sur l’enregistrement de deux segments rendus par un lecteur d’écran. Le premier utilise le masculin générique. Le deuxième utilise les doublets abrégés avec le point médian. Écoutez comment la deuxième version est difficile à comprendre. Je ne dis pas qu’il faut condamner les doublets abrégés à tout prix et revenir au masculin générique. Pas du tout! Mais il faut prendre conscience des conséquences de certains procédés sur une partie de la population. Si vous devez absolument utiliser des formes abrégées, allez-y avec parcimonie.


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