Tu m'en diras tant! L’infolettre qui s'intéresse à tout ce qui touche la langue.

Écriture inclusive, écriture épicène, langage égalitaire... vous en perdez votre latin? Démêlons tout ça.
Ce mois-ci, j’allais vous parler de doublets abrégés : comment les former, quel signe typographique est recommandé, quand les utiliser, etc. Jusqu’à ce que je tombe sur une énième publication LinkedIn qui réduisait l’écriture inclusive à l’utilisation de doublets, surtout les doublets abrégés. [Insérer un soupir de dépit ici.]
L’écriture inclusive, c’est beaucoup plus que les doublets complets et abrégés. Bien des gens pensent que l’écriture inclusive signifie tout simplement l’ajout du féminin au masculin, tandis que l’écriture épicène inclut tous les genres, notamment par l’emploi de procédés de neutralisation. Je vais donc tenter de clarifier tout cela.
Voici la définition de l’écriture inclusive que j’ai adoptée dans ma pratique. Elle est tirée du Portail linguistique du Canada :
« Ensemble de principes et de procédés favorisant l’inclusion et le respect de la diversité dans les textes et permettant d’éviter toute forme de discrimination, qu’elle soit fondée sur le sexe, le genre, l’orientation sexuelle, la race, l’origine ethnique, les handicaps ou tout autre facteur identitaire. »
Cette définition a l’avantage de se rapprocher des notions de discrimination qu’on retrouve dans la Charte canadienne des droits et libertés et la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Sans compter qu’elle englobe l’inclusion au sens large, pas seulement celle liée au genre.
Toujours selon le Portail linguistique, « les termes « rédaction épicène », « rédaction égalitaire » et « rédaction neutre », parfois employés comme synonymes d’« écriture inclusive », désignent plus précisément les styles d’écriture axés sur la représentation égale des genres. »
On peut donc désigner l’écriture inclusive comme un terme générique qui touche à l’inclusion de façon générale et comprend différentes approches comme l’écriture épicène, la féminisation et l’écriture non binaire. Et au sein de ces approches, j’ai répertorié pas moins d’une vingtaine de procédés que j’enseigne dans mes formations. D’ailleurs, je songe sérieusement à enregistrer des formations asynchrones dans les prochains mois. Ce sera à surveiller cet automne!
Vos insultes sont-elles inclusives?
Début avril, j’ai assisté à un atelier ludique et instructif intitulé « Insulter inclusif : mode d’emploi » de (R)évolution inclusive. En plus de nous faire autant rire que réfléchir, les organisatrices nous ont rappelé que les insultes et jurons, tout comme la langue en général, se situent dans un cadre social, temporel, culturel et géographique. Les insultes qu’on proférait hier ne sont pas les mêmes que celles qu’on entend aujourd’hui de la bouche de nos enfants. Il en va de même des jurons, qui varient d’une région à l’autre.
Alors, comment on fait pour insulter inclusif? On privilégie des insultes qui focalisent sur des choses plutôt que des personnes. Par exemple, on peut opter pour des thèmes écolo, alimentaire ou utilitaire : fumier, matière à compost, ordure, patate, cornichon, moule à gaufre, enclume ou andouille. C’est le Capitaine Haddock qui aurait été fier!
Le Québec a ceci de particulier qu’il est parmi les seuls endroits au monde où les jurons ont été largement influencés par la religion. J’ai aussi appris de nouveaux gros mots, mais je vais me garder une petite gêne. ;)
La capsule du mois : les notions de base de la francisation des entreprises
Nouveau partenariat
Je suis très heureuse d'annoncer un nouveau partenariat avec OXO Innovation. Ce cabinet, en pleine expansion depuis quelques années, offre divers services langagiers, notamment la traduction, la localisation, le sous-titrage et l’interprétation. La clientèle d’OXO pourra désormais bénéficier de mon expertise en francisation des entreprises et en communication inclusive. Et ma propre clientèle pourra faire appel à l’équipe d'OXO pour ses divers besoins langagiers. Un autre beau partenariat qui s’amorce!
Comments