Infolettre février 2025
- Anik Pelletier
- 19 févr.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 juin
Tu m'en diras tant! L’infolettre qui s'intéresse à tout ce qui touche la langue.

Le mois de février tire à sa fin. Déjà. Je sais, il m’arrive souvent de commenter sur le temps qui passe vite. Je me souviens, lorsque j’étais adolescente (au temps des dinosaures, diraient mes enfants), je ne comprenais pas mes grands-parents qui trouvaient que le temps s’accélérait avec les années. Comme je les comprends maintenant! La vie passe, le temps file et on se demande où il est passé.
Pour plusieurs, la relâche arrive à grands pas. Je vous souhaite d’en profiter pleinement, de vous arrêter vraiment pour souffler et profiter de la vie. J’ai l’air nostalgique, mais ne vous en faites pas, je vais très bien. Je suis bien entourée, j’aime ma vie d’entrepreneuse, j’ai le sentiment de contribuer à ma façon à une société plus juste et équitable. Même si, à l’échelle mondiale, les derniers mois ont été difficiles et que les prochains le seront encore sans doute, il ne faut pas se décourager. Au contraire! Il faut se serrer les coudes et persévérer. Nos valeurs en valent la peine.
Si vous recevez cette infolettre pour la première fois, je vous souhaite la bienvenue et j’espère que vous prendrez plaisir à me lire. N’hésitez pas à m’écrire pour des suggestions, des commentaires ou des questions. C’est toujours un plaisir d’échanger avec vous.
Et juste pour vous, j’ai récemment mis les infolettres précédentes en ligne sur mon blogue. Vous y retrouverez donc de nombreuses nouvelles et astuces sur la langue en général, la francisation et l’écriture inclusive en particulier.
Merci de me lire et au plaisir de vous croiser un de ces quatre!
Anik
Mon expérience au Sommet… Expérience!
Le 18 février dernier s’est tenu le Sommet Expérience 2025 de Formations Infopresse. J’y étais invitée à participer à un panel ayant pour thème l’accessibilité et l’éco-conception : vos valeurs au cœur de l’expérience clientèle. Voici l’essentiel de mes interventions.
Pourquoi selon vous, est-il crucial d’intégrer l’accessibilité et l’inclusivité dès la conception d’une expérience client?
Tout simplement parce qu’il y a un besoin. Je vous donne quelques statistiques. En 2022, 27 % des Canadiens et Canadiennes de 15 ans et plus ont déclaré au moins une incapacité. Ça représente 8 millions de personnes.
L’Institut de la statistique du Québec estime qu’environ 10 % des élèves présentent des troubles dys : dyslexie, dysorthographie, dysphasie, etc.
Selon la Fondation pour l’alphabétisation, environ 50 % de la population québécoise entre 16 et 65 ans possède un niveau de littératie inférieur à ce qui est nécessaire pour participer pleinement à la société.
Les projections démographiques pointent vers une forte croissance de la population de 65 ans et plus dans les prochaines années. On sait que les troubles de la vision augmentent avec l’âge.
Donc pour s’assurer de répondre aux attentes de tout ce beau monde, il faut penser à leurs besoins dès le départ.
Quelle est la différence entre l’accessibilité et l’inclusivité?
Je dis toujours qu’on ne peut pas avoir d’inclusivité sans accessibilité. L’accessibilité profite à tout le monde, que ce soit une personne avec un handicap visuel ou une autre qui, à cause de sa vision qui baisse, doit grossir les caractères sur son téléphone, par exemple. Le sous-titrage, ça ne sert pas seulement aux personnes sourdes, mais aussi à celles qui préfèrent regarder les vidéos sans le son pour diverses raisons. On n’y pense pas toujours, mais ces mesures d’adaptation viennent faciliter la vie de bien des gens.
Comment commencer et quels outils recommandez-vous pour mettre en place l’accessibilité et la durabilité de vos solutions?
S’entourer de personnes concernées. Je vais faire un parallèle. Quand on construit une maison, on consulte en amont des spécialistes : plombier, électricienne, architecte, etc. Quand on conçoit un site web, un formulaire électronique, une appli, on devrait systématiquement consulter des spécialistes de l’accessibilité et de l’inclusion, et des personnes concernées. Il n’y a pas mieux placée qu’une personne qui utilise un outil de synthèse vocale pour vous dire si votre document numérique est bien structuré ou si votre produit fonctionne bien. Les organismes qui défendent les droits des personnes handicapées sont souvent plus qu’heureux d’aider.
En un mot, comment voyez-vous l’avenir de l’expérience utilisateur dans un monde où les réglementations sur l’accessibilité et la durabilité deviennent de plus en plus strictes?
Je vais tricher un peu et y aller avec deux mots : pression publique. La réglementation, c’est une chose. Mais quand c’est la clientèle qui réclame une meilleure expérience, ça a beaucoup poids.
Pour en savoir plus sur cette journée, vous pouvez lire le résumé de la journée entière.
Lisibilité des textes : un outil pratique
Connaissez-vous Scolarius? Il s’agit d’un outil gratuit d’analyse de la lisibilité de vos textes. Conçu par Influence Communication, une firme du Québec, il permet d’évaluer le niveau de littératie nécessaire à la lecture d’un texte donné. Il suffit de copier-coller le texte dans l’outil pour savoir rapidement si le niveau de lisibilité du texte correspond au niveau de compréhension du public cible. Influence indique clairement que les textes soumis ne sont pas conservés en mémoire.
J’ai fait le test avec le paragraphe que vous venez de lire : niveau secondaire. Mon texte est donc plutôt facile à lire et à comprendre.
Femme, j’écris ton nom*
Si vous me suivez sur LinkedIn, vous avez peut-être vu passer ma publication du 21 février sur l’écriture inclusive dans LaPresse+. Ou plutôt l’absence de… Je reprends ma publication ici et j’y ajoute un autre exemple. Désolée pour la redondance, mais je sais que certaines personnes qui me lisent ne sont pas sur LinkedIn (bonjour Pierre, le meilleur beau-frère du monde 😘).
Avez-vous lu cette nouvelle hier dans La Presse+? On y présente, photo à l’appui, quatre artistes féminines, sur cinq au total, dont les œuvres embelliront les stations du REM. Elles sont accompagnées de la conservatrice de la CDPQ. On ne peut que se réjouir de cette nouvelle qui célèbre l’art au féminin. 👏Le hic?On utilise le masculin générique pour parler de ces artistes féminines, en utilisant les mots « sélectionnés » et « ils » en se référant à elles. Je sais que l’écriture inclusive n’est pas tellement à la mode dans les médias traditionnels (quoique j’en vois de plus en plus).Mais là, vraiment, on aurait pu se forcer un peu. On met en vedette quatre femmes artistes et une conservatrice, et on utilise le masculin parce que la sixième personne de l’histoire est un artiste masculin? Je ne veux rien enlever à Patrick Bernatchez, mais je trouve qu’en privilégiant le masculin, on enlève davantage à toutes ces femmes. 🤦♀️

En novembre 2024, je suis tombée sur la publication ci-dessous. Même schème. On y parle d’enseignement – une profession très majoritairement féminine – et on y montre un groupe composé presque exclusivement de femmes (88 %, j’ai fait le calcul). Le texte est entièrement au masculin générique.

Je pense qu’en 2025, les femmes méritent d’être mieux représentées dans les textes. Elles commencent à l’être dans les images, mais les textes ne reflètent pas la présence féminine.
Et vous, qu’en pensez-vous? 🤔
*J’ai repris le titre de ce fameux guide de féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions publié en France en 1999.
À lire dans Les Affaires
En réaction à un récent sondage commandé par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), j’ai rédigé une lettre d’opinion publiée dans Les Affaires.
Le sondage révèle que plus de la moitié des PME québécoises ne sont pas encore prêtes à se conformer aux nouvelles exigences de la Charte de la langue française. Les entreprises sondées sont inquiètes de la lourdeur administrative et des coûts engendrés par ces nouvelles obligations. Je réplique en donnant quelques astuces pour assurer le succès de la démarche et des arguments en faveur de la conformité. C’est à lire ici.
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