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Inclure la langue dans la RSE


Graphique de la gouvernance de l'organisation

J’assistais au début de l’été à une allocution du commissaire à la langue française du Québec, Benoît Dubreuil, où il a souligné que la pérennité du français au Québec fait partie intégrante de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Cette idée rejoint les conclusions de mon mémoire de maîtrise, dont je ressors ici quelques points saillants.

 





Responsabilité sociale des entreprises et gouvernance linguistique

 

L’Organisation mondiale de la Francophonie définit la responsabilité sociale des entreprises (RSE) comme la responsabilité des organisations vis-à-vis des impacts de leurs décisions et activités sur la société et l’environnement. Cette responsabilité :

 

·      contribue au développement durable de la société;

·      prend en compte les attentes des parties prenantes;

·      respecte les lois en vigueur;

·      et est intégrée dans l’ensemble de l’organisation et mise en œuvre dans ses relations[1].

 

Pour être responsables, les entreprises doivent tenir compte des répercussions sociales, environnementales et économiques de leurs activités. La langue, en tant qu'élément indissociable de l’identité et de la culture individuelle et collective, est intrinsèquement liée à la dimension sociale de la RSE. Par conséquent, les entreprises qui font des affaires au Québec (ou quel que soit le marché, en fait) ont le devoir moral de contribuer activement à la pérennité de la langue locale.

 

Une bonne gouvernance linguistique permet aux entreprises de prouver leur engagement envers l’identité, la langue et la culture. Et cette bonne gouvernance se manifeste de diverses façons :

 

·      adoption de politiques et de pratiques exemplaires bien encadrées;

·      soutien de la haute direction;

·      participation du personnel à tous les échelons;

·      processus qui tiennent compte en amont des besoins linguistiques.

 

Déclin de l’utilisation du français en milieu de travail

 

Le déclin du français en milieu professionnel au Québec, malgré les mesures législatives en place, est un défi persistant. Depuis plusieurs années, les statistiques révèlent une augmentation de l'utilisation de l'anglais au travail, particulièrement dans la grande région de Montréal. Cette tendance est accentuée par l'immigration, avec l’augmentation fulgurante du nombre de travailleurs et travailleuses temporaires non francophones ces dernières années. Loin de moi l’idée de les blâmer pour le déclin du français. En fait, selon mon expérience, bon nombre de francophones du Québec adoptent volontiers l’anglais comme langue du travail, contribuant ainsi à la hausse de l’anglais comme langue des affaires.

 

Les entreprises ont la responsabilité de mettre en place des programmes qui font véritablement du français la langue du travail. Idéalement, ces programmes doivent comprendre une offre de cours de français pour intégrer le personnel immigrant et des mesures concrètes pour redonner au français ses lettres de noblesse en milieu de travail.

 

L'inclusion linguistique et la diversité

 

La langue peut aussi être un vecteur d’inclusion. Dans un contexte où l'équité, la diversité et l'inclusion (EDI) sont devenues des priorités pour les entreprises, la communication inclusive joue un rôle crucial. L'inclusion linguistique implique l'adoption de pratiques qui valorisent la diversité. On peut penser notamment à l'utilisation de termes respectueux des identités de genre.

 

Les entreprises doivent aussi veiller à ce que leurs communications soient accessibles. Utiliser un langage clair et suivre les normes en matière d’accessibilité constituent de bonnes pratiques à adopter pour favoriser la compréhension. Toutes ces mesures permettent d’atteindre un public plus large et profitent à tout le monde.

 

Conclusion

 

La gouvernance linguistique est un pilier essentiel de la responsabilité sociale des entreprises. En adoptant des pratiques linguistiques exemplaires, les organisations peuvent non seulement se conformer aux lois, mais aussi renforcer leur engagement envers leurs parties prenantes. Après tout, la préservation de la langue et de la culture locales nous incombe à tous et toutes : gouvernement, population et entreprises.


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